Le pèlerinage au Mont-Saint-Michel

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En ce week-end des 3 et 4 mai 2025, les aumôneries du XVIIe arrondissement se sont jointes pour partir ensemble en pèlerinage au Mont-Saint-Michel. Au total, ce sont 87 personnes qui se sont rassemblées, 70 collégiens et 17 accompagnateurs, et notre chère paroisse Saint-Ferdinand des Ternes a su répondre à l’appel. Accompagnés de notre fidèle Père Louis, deux jeunes du Moulin et un grand frère ont fait le déplacement pour vivre deux jours emplis de spiritualité, de recueillement, de prières, et de beaucoup de moments de joie. 


Au programme :

  • Traversée de la baie pieds nus (7 km dans les sables mouvants, ça a dû décourager plus d’un chevalier de la Perfide Albion durant la Guerre de Cent-Ans). Les pieds et les genoux recouverts de glaise, les prêtres en profitent pour nous rappeler que c’est dans cette matière que Dieu a insufflé la vie pour créer l’Homme au début de la Genèse. Très belle métaphore pour un tel pèlerinage…
  • Arrivés devant le Mont, nous soufflons un coup et admirons ce site d’une beauté sans égale. Nous repartons (encore à pied) pour rejoindre le prieuré d’un village voisin où nous passons la nuit. Au menu lasagnes et fondant au chocolat, des plats qui faisaient, à n’en point douter, partie du régime courant des pèlerins du Moyen-Âge. Soirée jeux pour les collégiens avant de nous rendre dans la chapelle du prieuré pour une demi-heure d’adoration de l’hostie et de confessions.
  • Après une nuit courte mais reposante, nous célébrons la messe dans la chapelle, puis nous repartons pour le Mont-Saint-Michel afin de visiter la Merveille. Nous croisons plusieurs moines et moniales qui vivent dans l’abbaye, on a connu pire endroit pour vivre cloîtré ! Au sommet de la flèche, la statue de l’Archange saint-Michel nous irradie de sa protection et de sa bienveillance. Il s’agit d’une statue de cuivre recouverte d’or montrant l’Archange ailé paré de son armure et de ses armes, avec lesquelles il défie l’armée des démons représentée par le dragon. La Merveille est construite sur trois niveaux tous imbriqués, ç’a dû être un casse-tête pour les architectes et les bâtisseurs des différentes époques pour réussir à construire en permanence le bâtiment sur un terrain si difficile. On voit d’ailleurs les différentes influences architecturales, style roman, style gothique et style gothique flamboyant qui se côtoient, marque de l’histoire riche de l’Église Catholique. Étonnamment, les vitraux sont très discrets et ne montrent aucune iconographie ni scène biblique. Cela s’explique en fait par la présence des moines bénédictins dès les débuts de la construction de l’abbaye, qui se démarquent par leur sobriété dans tous les aspects de leur vie monastique. L’abbaye conserve également en relique le crâne de saint Aubert, évêque du VIIIe siècle qui reçut l’Archange en songe lui demandant de construire pour lui un site sur le rocher vierge qu’on appelait alors Mont Tombe.
  • Outre la Merveille, nous avons pu brièvement passer par l’église Saint-Pierre qui servait de lieu de culte au moment où le Mont fut transformé en prison par les révolutionnaires. Nous profitons alors du temps qu’il nous reste pour faire le tour des murailles et admirer la vue des côtes. Le terrain étant tout plat, nous pouvons voir presque le bout de la Bretagne !


Le Mont-Saint-Michel est un véritable lieu qui semble hors du temps, en visitant le réfectoire, on pourrait presque entendre un moine faire la lecture de la Bible pendant que les autres déjeunent en silence.

Nous avons ainsi passé deux journées longues et nourries, bénies par Dieu d’un temps sublime (et d’énormes coups de soleil pour certains) et de moments privilégiés avec les clercs qui nous accompagnaient, de temps spirituels profonds et de beaucoup de prières : prières auprès de saint Michel, de la sainte Mère, de saint Philippe et saint Jacques le Mineur que nous fêtions le samedi, prières également pour notre regretté Pape François et pour son successeur, ainsi que pour nos familles, nos paroisses et pour l’avenir de l’Église en France et dans le monde.

Alors, le Mont-Saint-Michel est-il breton ou normand ? Le mystère reste entier, mais ce qui est sûr, c’est qu’il s’agit bel et bien d’un endroit où notre Dieu nous aide à nous affermir dans la foi et dans l’amour de sa gloire et de notre prochain.

Jacques DURIEU